Recruter sans discrimination: la méthode IOD

LETTRE OUVERTE

En tant qu’échevin de l’emploi et du développement économique c’est un grand plaisir pour moi d’avoir introduit mais surtout participé au colloque sur le recrutement sans discrimination et plus particulièrement sur notre projet IOD (Intervention sur l’offre et la demande).

L’application de la méthode iod vient de notre constat à Bruxelles qu’il fallait créer un nouveau rapport de confiance entre les entreprises et les travailleurs sans emploi.

Nous aurions pu comme certains nous demander comment faire pour obliger les employeurs, qui ne pensent qu’à la rentabilité, à engager des infra qualifiés qui n’ont de toute façon pas le goût du travail ?

Nous avons préféré balayer tous les clichés contenus dans cette phrase, volontairement iconoclaste et remplie de contrevéritésJ, en nous donnant les moyens de repenser la relation employeur-employé dans nos missions d’insertion socio-professionnelle.

C’est dans cette optique qu’avec la mloc (et les partenaires de la maison de l’emploi) nous avons saisi l’opportunité que nous offrait le volet ISP du CQDA de développer un projet innovant (du moins à Bruxelles) de matching entre employeurs et chercheurs d’emploi : la méthode IOD.

L’IOD, ou intervention sur l’offre et la demande, est une méthode conçue fin des années ’80 par les chercheurs de l’Université de Bordeaux, Jean-Marc Lafitte et Francis Valls, au bout de six ans de recherches.

Ici, à Forest, nous avons voulu nous donner les moyens de mettre à profits ces années d’expérience d’insertion repensée, et nous avons pu, grâce au contrat de quartier, et surtout à la Mission locale, pilote du projet, importer la méthodologie et nous assurer le suivi de ses promoteurs bordelais.

Il était donc fondamental pour nous de ne pas bricoler un système à la belge mais de réellement appliquer une méthodologie qui a fait ses preuves.

Depuis deux ans que nous nous sommes lancés, plus de 250 entreprises se sont dites intéressées par le concept, et certaines ont joué le jeu plus à fond, puisque il a déjà permis plus de 100 remises à l’emploi.

L’idée de base est de rendre dynamique les liens entre entreprises et chercheurs d’emploi en intervenant tant sur l’offre, via un réel partenariat au sein même de l’entreprise, que sur la demande, par un appui et un suivi concret du chercheur d’emploi.

Le tout visant à ce qu’au final leurs besoins et leurs potentialités se rencontrent et que cela débouche sur des emplois durables selon un principe gagnant-gagnant.

Concrètement, nous sommes convaincu que Forest représente un terreau où la méthode IOD peut donner le meilleur d’elle-même, étant donné son caractère – et son histoire- de commune industrielle, et la grande diversité socio-économique de sa population, dont une part non négligeable peine à trouver un emploi, non pas par manque de volonté ou de capacité, mais par des facteurs d’exclusion indépendants d’eux-mêmes, qui les écartent systématiquement des processus de recrutement.

Nous pensons en effet que la philosophie de l’IOD fait sens –en tout cas ici, à Forest, car elle tord le cou aux aprioris, aux réticences souvent fantasmées et à tous les types de freins qui mettent des bâtons dans les roues de l’idée que personne n’est inemployable. Et ce tant dans le chef des entreprises que dans celui des chercheurs d’emploi.

Car l’IOD permet de minimiser le risque que prend l’entreprise lorsqu’elle procède à un engagement, en travaillant en amont et en interne à une juste évaluation de ses besoins, en proposant un candidat qui sait à quoi s’attendre et qui a été préparé au préalable, et en assurant un suivi post-engagement adapté.

Quant au chercheur d’emploi, elle leur donne un accès direct aux entreprises en faisant sauter un maximum de freins à l’embauche et en mettant la priorité absolue à sa mise à l’emploi, quitte à travailler ensuite sur d’éventuels ajustements.

Donc, effectivement, les entreprises ont des besoins en personnel compétents, et nous voulons les aider à engager, et il n’y a personne d’inemployable, et nous pouvons le prouver.

D’où notre intervention sur l’offre et la demande.

Charles Spapens

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